La yoga thérapie pour les nuls

Quasi inconnue, la yoga thérapie peut être une puissante alliée sur le chemin du bien-être. Voici tout ce que vous avez voulu savoir sur cette pratique sans jamais oser le demander.

Si le yoga est bien connu en Occident, la yoga thérapie est une toute jeune pratique complémentaire que seuls de rares initiés connaissent. Alors, c’est parti, je lève le voile.

Pour connaitre les origines de la yoga thérapie, il faut aller sur la côte Ouest des Etats-Unis et remonter à une personne en particulier : Larry Payne. Californien, athlétique, il est publicitaire à Los Angeles et gagne beaucoup d’argent. En apparence, c’est la belle vie. Mais en 1978, a 35 ans, le corps parle sous le poids du stress. Payne voit sa pression artérielle grimper et souffre d’un mal de dos chronique. Kinés, médicaments… Rien n’y fait. Jusqu’au jour où un ami l’amène dans un cours de yoga. C’est la révélation. Pour la première fois en deux ans, son mal de dos disparaît. Payne se sent renaître. Il continue à pratiquer le yoga et lâche son métier de publicitaire pour se consacrer à la pratique.

L’un des fondateurs de l’International Association of Yoga Therapists

Après un passage en Inde, il retourne à Los Angeles et travaille d’arrache-pied pour faire connaitre le yoga comme pratique complémentaire. Il enseigne le yoga, écrit plusieurs livres, sort des vidéos, apparait dans des émissions de radio et de télé et, en 1989, il devient l’un des fondateurs de l’International Association of Yoga Therapists (IAYT).

Ce qui marche vraiment dans le yoga et pourquoi

L’association trouve vraiment ses marques au début des années 2000. Elle veut rendre le métier de yoga thérapeute plus professionnel. Pour cela, il faut déterminer ce qui marche vraiment dans le yoga et pourquoi. Cela veut dire qu’il faut s’appuyer sur la science. C’est ce que l’IAYT va faire. L’association recense les études scientifiques—de plus en plus nombreuses–menées sur la yoga thérapie et certaines maladies chroniques. Une étape est franchie en 2004 lorsque l’IAYT fait rentrer des professionnels de santé de la médecine conventionnelle pour la première fois dans son conseil consultatif. En 2007, le premier symposium de yoga thérapie se tient à Los Angeles. L’association publie des standards pour la formation des yoga thérapeutes en 2012. Aujourd’hui, l’IAYT compte 5 600 membres d’une cinquantaine de pays et 150 écoles de formation. C’est le début de l’âge adulte.

Alors la yoga thérapie, c’est quoi ?

Beaucoup ont en tête que le yoga est une activité physique faite de stretching et de mouvements. Alors que non. Les yogis savent depuis des millénaires que le corps et l’esprit ne font qu’un. La yoga thérapie mobilise donc les capacités naturelles de votre corps et de votre esprit pour optimiser votre bien-être. Concrètement, le praticien utilise les outils du yoga—la méditation, la respiration yogique, les postures, etc.—mais aussi le soutien psycho-émotionnel grâce à la communication verbale et l’écoute active pour vous aider à vous sentir mieux.

La yoga thérapie, pour qui ?

J’entends souvent : « je suis trop raide », « trop gros.se »… pour faire du yoga. Mais la yoga thérapie, c’est pour tout le monde ! En effet, la pratique, enseignée en cours privé ou en petits groupes, peut aider des sportifs de haut niveau comme des personnes qui peuvent à peine bouger. Pour vous donner une idée, j’ai eu un professeur de yoga thérapeutique qui était paraplégique !

La yoga thérapie, pour quoi ?

Selon l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS), le monde fait face à une crise de santé mentale sans précédent. La yoga thérapie est une approche qui peut s’avérer une alliée efficace dans le cas d’anxiété, de dépression, de stress post-traumatique et d’insomnie, entre autres. Si le yoga n’est pas une potion magique, de plus en plus d’études scientifiques montrent que la pratique peut soulager, en outre, dans le cas de certaines maladies en particulier dans le cas de douleurs chroniques (douleurs lombaires, arthrite) et celles associées à la fibromyalgie par exemple. Elle a aussi toute sa place dans le soin apporté aux personnes souffrant de complications suite à un AVC (Accident Vasculaire Cérébral), de sclérose en plaques et de la maladie de Parkinson. De la même manière, elle complémente parfaitement les traitements de la médecine conventionnelle dans le cas de cancer, diabète et maladie cardiaque.

Mais attention, il n’y a pas besoin d’être souffrant pour bénéficier de la yoga thérapie. Elle peut être une aide précieuse pour vivre mieux. Tout simplement. Et ça, en soi, c’est déjà beaucoup.

Le yoga thérapeutique se pratique en séance individuelle ou en petits groupes.

Sources :
International Association of Yoga Therapists
Yoga Therapy Health\
– The Science of Yoga by William J. Broad (2012)

“Octobre rose” : c’est l’intuition qui a sauvé mon sein

L’intuition est un outil puissant, surtout lorsque l’on est dans une phase de rétablissement. Etre à l’écoute de mon intuition m’a aidé à garder mon sein et, en fin de compte, à guérir du cancer.

L’intuition est arrivée dans ma vie il y a 14 ans lorsque j’ai reçu le diagnostic de mon premier cancer du sein et commencé à pratiquer la yoga thérapie.

Lors de mon premier cancer, mon chirurgien a procédé à une chirurgie conservatrice, c’est-à-dire qu’il a enlevé la tumeur et conservé la partie saine du sein au lieu de faire l’ablation du sein (aussi appellée “mastectomie”).

La yoga thérapie m’a aidé à surnager les traitements médicaux et à rentrer davantage en contact avec mon intuition. La pratique m’a aidé à réduire les effets du stress chronique dont je souffrais et m’a permis de rentrer dans un état paisible à la fois physique et émotionnelle. Faire l’expérience de cette paix m’a donné accés à des moments de clareté sur les choix à faire dans des situations de la vie de tous les jours.

Dix ans plus tard, j’ai dû faire face à un second cancer. La tumeur était dans le même sein que la première fois. Je me suis retrouvée dans le cabinet de mon nouveau chirurgien. Il m’a annoncé, sans aucune hésitation, qu’il pouvait faire une chirurgie conservatrice comme mon premier chirurgien l’avait fait une décennie plus tôt. J’ai ressenti un immense soulagement. J’avais souffert d’insecurité émotionnelle, persuadée de ne pas être assez féminine, et cela pendant pendant des années. C’était ce qui m’avait poussé à rentrer en thérapie. Alors conserver mon sein–même s’il allait être “abîmé” par deux chirurgies–était vital pour moi.

J’avais plusieurs semaines pour me préparer pour la chirurgie.

Deux jours avant de rentrer à l’hôpital, mon chirurgien m’a appelé, la voix tremblante : “J’avais oublié la commission… J’ai été obligé de soumettre votre dossier à une commission… C’est la loi maintenant… Elle a voté pour la mastectomie”.

J’étais sans voix.

J’ai appris, ce jour-là, que l’Assurance Maladie francaise avait récemment mis en place le système “des commissions”. Désormais, tout docteur qui diagnostique un cancer chez un patient est tenu de soumettre le dossier de son patient à une commission. Il y a des centaines de commissions en France. Chacune est composée d’une douzaine d’experts tel qu’un oncologue, un radiologue, une assistante sociale, un docteur, etc. Sa mission est de réunir des professionnels afin qu’ils définissent le meilleur traitement pour le patient—le plus souvent sans jamais le rencontrer. L’objectif d’une commission est d’éviter une erreur de diagnostic qu’un médecin pourrait commettre ou d’éviter que le médecin en question ne prescrive un traitement inadéquate. Au bout du compte, les commissions sont là pour sauver des vies.

Dans quasiment tous les cas, les patients suivent l’avis des commissions.

Mon chirurgien était en faveur de la tumorectomie (l’opération qui consiste à enlever la tumeur uniquement). Pour lui, la mastectomie n’était pas justifiée. Au bout du compte, il m’a laissé le choix : “Je vous suivrai et vous soutiendrai quelque soit votre decision”.

C’était à mon tour de trembler : “j’ai besoin de digérer cette nouvelle. Laissez-moi 24 heures. Je vous appelerai demain pour vous dire quelle est ma décision”.

Les heures qui ont suivi ont été parmi les plus intenses de ma vie. Chaque cellule de mon corps me disait qu’il fallait que je garde mon sein.

J’ai appelé mon chirurgien le lendemain comme prévu : “Gardons notre première décision. Je préfère que vous enleviez la tumeur et que vous conserviez le reste du sein”.

Deux mois plus tard, j’avais rendez-vous avec l’oconlogue qui allait désormais me suivre et m’accompagner pendant la chimio. C’était la première fois que je le rencontrais. Je ne savais qu’une seule chose de lui : il était celui qui avait présidé “la commission”. Quand je suis entrée dans son bureau, il s’est exclamé : “alors, c’est VOUS” !

Il a eu un étrange sourire quand je lui ai dit que j’étais yoga thérapeute. Nous nous sommes vus toutes les trois semaines pendant huit mois. Non seulement il connaissait mon dossier médical mais il savait aussi que je divorçais et que mon père était atteint d’un cancer du poumon inopérable.

J’ai fini par guérir. Et me voici quatre ans plus tard—en bonne santé.

Je me souviens de ses paroles juste après la chimio : “continuez à faire ce que vous faites”. C’est exactement ce que je fais : je pratique la yoga thérapie et j’écoute mon intuition.