8 préceptes pour vivre avec plus de joie en tant que femme atteinte du cancer du sein métastatique et yoga thérapeute

Si le cancer du sein métastatique reste un parcours difficile, nous sommes de plus en plus nombreuses à bien vivre avec la maladie. J’ai envie de partager avec vous huit préceptes qui m’aident à vivre avec plus de joie et d’espoir depuis mon diagnostic il y a 16 mois.

J’ai un besoin viscéral d’être vue telle que je suis. Surtout en ce mois d’Octobre Rose. Alors c’est parti pour vous parler de mes découvertes de ces derniers mois.

Les statistiques le montrent. Le parcours d’une personne atteinte du cancer du sein métastatique (comme moi) est moins souvent couronné de réussite que le parcours d’une personne avec un cancer du sein localisé. Malgré ce constat, nous sommes de plus en plus nombreuses à bien vivre avec la maladie grâce à la découverte de nouveaux progrès issus des essais cliniques, des traitements de plus en plus efficaces et précis et des patients (de plus en plus nombreux) qui combinent les traitements conventionnels avec les médecines complémentaires (médecine intégrative).

Petit rappel : le cancer du sein métastatique est un cancer du sein qui s’est propagé à d’autres parties du corps. La chirurgie, la chimiothérapie, l’hormonothérapie ciblée et toute une gamme de nouveaux protocoles qui sortent sur le « marché » chaque année font partie des traitements conventionnels. Et la guérison dans tout ça ? Selon la médecine conventionnelle, la rémission complète est possible dans certains cas. Par contre, elle affirme qu’il n’y aurait “pas de guérison”. Alors faut-il baisser les bras, se résigner ?

Que le cancer soit derrière moi ou pas (encore), voici huit préceptes qui m’aident à entretenir la joie et l’espoir malgré les hauts et les bas.

Je prends mes décisions
Qu’est-ce qui peut me soigner ? La médecine conventionnelle, bien sûr. Mais quoi d’autre en complément ? Quelles médecines complémentaires suis-je prête à intégrer dans mon plan anticancer ? Comme je suis yoga thérapeute, j’accorde une place importante au yoga dans mon dispositif de soins alternatifs. Tout comme la réflexologie, l’acupuncture, la naturopathie, la psychothérapie, qui ont toute leur raison d’être. Je suis au gouvernail. C’est moi qui décide et qui crée le dispositif de soins le mieux adapté à mon corps, à mon âme.

Je suis ma propre expérience, pas une statistique
Les statistiques peuvent faire trembler de peur. Je garde en tête que je ne suis pas une statistique mais une personne à part entière avec ma propre histoire, mes propres atouts et ma propre vérité.

Je choisis et j’apprécie les personnes qui m’entourent
Amis, famille, collègues, thérapeutes, clients, etc… Les personnes qui m’entourent jouent un rôle crucial. J’ai conscience qu’un bon entourage est vital pour puiser de la force.

Je me connecte à mon corps, dans le moment présent
Le yoga me ramène au moment présent, m’incite à lâcher le mental, m’aide à me connecter à mon corps et me guide afin que j’écoute ce que le corps me dit. Cette pratique m’a tout simplement sauvé la vie.

Je pense au sens de ma vie, souvent
Cela aurait pu être créer une famille ou voyager à travers le monde pour découvrir d’autres cultures (quoique j’ai fait ça aussi en partie) ou m’investir dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mais non. Le sens de ma vie, c’est la yoga thérapie. C’est partager avec les autres ce que j’apprends de cette pratique aux bienfaits inestimables. C’est aider les personnes à se connecter à leur corps, dénouer les nœuds et poser des mots sur ce qu’elles ressentent dans les tissus du corps afin qu’elles vivent avec plus d’harmonie dans tous les aspects de leur vie.

Un cours de yoga thérapie en petit groupe en Bretagne en août dernier. C’était le premier cours en personne que j’enseignais depuis plus d’un an.

Je fais ce que j’aime, quoi qu’il arrive
Chanter, danser, prendre un bain de nature, retrouver des amis, partir en week-end, écrire… Je fais ce que j’aime le plus souvent possible même quand je traverse une période d’anxiété (l’attente de résultats suite à un examen médical peut être anxiogène). En faisant ce que j’aime, je suis dans la vie, je nourris mes cellules d’énergie positive, ce qui, à son tour, est bon pour ma santé.

Je suis connectée spirituellement
La sévérité du diagnostic m’a poussé à me connecter plus profondément avec la vie, l’univers, Dieu (quel que soit le nom que vous donnez à ce plus grand que soi). Une amie m’a pointé vers l’American Church in Paris où j’ai rejoint la chorale de gospel. Quelle joie ! Et puis de l’autre côté de l’Atlantique, quelque part dans l’état de la Géorgie, un petit groupe de femmes (que je ne connais pas personnellement pour la plupart) appartenant à la même église se retrouve chaque semaine et prie pour moi et ma santé. Je sens la connexion.

L’American Church in Paris est un petit joyau de ressourcement. Ici, avec quelques uns de mes camarades. A partir de la droite : Pablo (notre ténor) Lisa (notre incroyable chef de choeur de février à juin 23) et Isabelle, une autre « alto » comme moi.

Je suis ma ressource
Mon expérience en tant que survivante du cancer représente un savoir inestimable sur la résilience et la vulnérabilité. D’ailleurs, je vis ma vulnérabilité comme ma plus grande force. Beaucoup peuvent apprendre de cette leçon de vie. J’ai conscience d’être une précieuse ressource. Pour moi. Pour les autres.

Photo sur la bannière : avec mes amis Susan (aussi yoga thérapeute) et John, venus me rendre visite d’Atlanta en août 2023.