La yoga thérapie pour les nuls

Quasi inconnue, la yoga thérapie peut être une puissante alliée sur le chemin du bien-être. Voici tout ce que vous avez voulu savoir sur cette pratique sans jamais oser le demander.

La yoga thérapie, c’est quoi ?

Parlons de yoga d’abord. Beaucoup pense que le yoga est une activité physique faite de stretching et de mouvements. Alors que non, pas seulement. Les yogis savent depuis des millénaires que le corps et l’esprit ne font qu’un. Ils ont donc imaginé une pratique, le yoga, qui touche la personne dans sa totalité, au niveau physique, mental, émotionnel et spirituel. Tout yoga peut donc être, par définition, thérapeutique. Alors qu’est-ce qui différencie le yoga de la yoga thérapie ?

D’abord, la/le yoga thérapeute crée une relation thérapeutique avec vous. Elle/il adapte les outils du yoga—méditation, respiration yogique, les postures, etc..—à vous, pour mobiliser les capacités naturelles de votre corps et de votre esprit dans le but d’optimiser votre bien-être. Avec la yoga thérapie, la notion de faire bien ou mal une pose disparait. La/le thérapeute utilise aussi le soutien psycho-émotionnel grâce à la communication verbale et l’écoute active pour vous aider à vous sentir mieux. En résumé, la yoga thérapie, c’est un accompagnement personnalisé vers un mieux-être.

Idéal en séance individuelle, le yoga thérapeutique peut aussi se pratiquer en (très) petit groupe.

La yoga thérapie, pour qui ?

J’entends souvent : « je ne peux pas faire du yoga, je suis trop raide », « trop gros.se »… Mais la yoga thérapie, c’est pour tout le monde, quel que soit votre âge et votre condition physique, y compris si vous êtes en situation de handicap.

La yoga thérapie, pour quoi ?

Selon l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS), le monde fait face à une crise de santé mentale sans précédent. Dans un tel contexte, la yoga thérapie est une approche qui peut s’avérer une alliée efficace, en particulier dans le cas d’anxiété, de dépression, de stress post-traumatique et d’insomnie. De plus en plus d’études scientifiques montrent que la pratique peut soulager, en outre, dans le cas de certaines maladies en particulier dans le cas de douleurs chroniques (douleurs lombaires, arthrite) et celles associées à la fibromyalgie par exemple. Elle a aussi toute sa place dans le soin apporté aux personnes souffrant de complications suite à un AVC (Accident Vasculaire Cérébral), de sclérose en plaques et de la maladie de Parkinson. De la même manière, elle complémente parfaitement les traitements de la médecine conventionnelle dans le cas de cancer, diabète et maladie cardiaque.

Il n’y a cependant pas besoin d’être souffrant pour bénéficier de la yoga thérapie. Elle peut tout simplement être une aide précieuse pour vivre mieux. Et ça, en soi, c’est déjà beaucoup.

Les origines

Pour tracer les origines de cette nouvelle médecine complémentaire, il faut aller sur la côte Ouest des Etats-Unis et remonter à une personne en particulier : Larry Payne. Californien, athlétique, il est publicitaire à Los Angeles et gagne beaucoup d’argent. En apparence, c’est la belle vie. Mais en 1978, à 35 ans, le corps parle sous le poids du stress. Payne voit sa pression artérielle grimper et souffre d’un mal de dos chronique. Kiné, médicaments… Rien n’y fait. Jusqu’au jour où un ami l’amène dans un cours de yoga. C’est la révélation. Pour la première fois en deux ans, son mal de dos disparaît. Payne se sent renaître. Il continue à pratiquer le yoga et lâche son métier de publicitaire pour se consacrer à la pratique.

Après un passage en Inde, il retourne à Los Angeles et travaille d’arrache-pied pour faire connaitre le yoga comme pratique complémentaire. Il enseigne le yoga, écrit plusieurs livres, sort des vidéos, apparait dans des émissions de radio et de télé et, en 1989, il devient l’un des fondateurs de l’International Association of Yoga Therapists (IAYT).

Ces vingt dernières années

L’association trouve vraiment ses marques au début des années 2000. Elle veut être la voix du yoga thérapeutique auprès du grand public et des institutions de médecines complémentaires et intégratives. L’IAYT commence par s’appuyer sur la science et recense les études scientifiques—de plus en plus nombreuses–menées sur la yoga thérapie et certaines maladies chroniques. Une étape est franchie en 2004 lorsque l’IAYT fait rentrer des professionnels de santé de la médecine conventionnelle pour la première fois dans son conseil consultatif. En 2007, le premier symposium de yoga thérapie se tient à Los Angeles. L’association publie des standards pour la formation des yoga thérapeutes en 2012.

Aujourd’hui, l’IAYT compte 5 600 membres d’une cinquantaine de pays et 150 écoles de formation. Nous n’en sommes qu’au tout début du yoga thérapeutique et de ce que la pratique peut apporter dans la santé publique.

Le yoga thérapeutique se pratique en séance individuelle ou en petits groupes.

Sources :
International Association of Yoga Therapists
Yoga Therapy Health\
The Science of Yoga: the Risks and the Rewards, by William J. Broad (2012)