A la découverte d’une terre inconnue : la yoga thérapie

La yoga thérapie nous aide à vivre avec plus de bien-être en resserrant le lien inextricable qui existe entre notre corps et notre esprit. Ce soin alternatif d’un genre nouveau repose en grande partie sur la relation entre le praticien et son client. Explications.

Quand je dis que je suis yoga thérapeute, j’entends souvent la même question : « c’est quoi la yoga thérapie ? »

Allons-y pour la réponse. Une session de yoga thérapie n’est pas un cours de yoga comme les autres dans la mesure où le seul objectif du yoga thérapeutique est d’aider la personne à retrouver le chemin vers une meilleure santé physique, émotionnelle ou mentale. Quelle que soit la forme physique ou la morphologie de la personne en question. Ici, la question de savoir si le client fait une pose correctement ou pas est tout à fait secondaire. Pour une meilleure efficacité, la yoga thérapie ne se pratique qu’en session individuelle ou en petit groupe.

Nous sommes un peu plus de 3 800 yoga thérapeutes certifiés par The International Association of Yoga Therapist (IAYT) dans le monde. Autant vous dire que nous sommes des précurseurs et que nous essuyons les plâtres. Quant à l’IAYT, c’est un organisme non-gouvernemental fondé à la fin des années 80 sur la côte Ouest (des Etats-Unis) par une poignée de professeurs de yoga et de docteurs. Ces dernières années, l’association a créé des standards de formation pour les professeurs de yoga qui veulent enseigner la yoga thérapie et les studios de yoga qui proposent une formation en yoga thérapeutique. L’ONG travaille aussi sur un projet à plus long terme : imposer, au niveau fédéral, le yoga thérapeutique en tant que discipline thérapeutique au mème titre que le massage ou l’acupuncture par exemple. Nous n’y sommes pas encore. En attendant, cela ne nous empêche pas d’aider nos clients sur leur chemin du mieux-être.

Qui peut bénéficier de la yoga thérapie ? Toute personne voulant aller plus loin sur son chemin du mieux être et de la guérison : celles qui veulent aller au plus profond de leur ressenti, celles traversées par l’anxiété ou le deuil, les personnes se remettant d’une opération, les patients et les survivants du cancer, etc. La liste est longue.

J’ai commencé à tisser le canevas de mon propre style de yoga thérapeutique il y a 16 ans, bien avant d’obtenir ma certification. Le yoga que j’ai appris pendant 14 ans de ma professeure, Aline Frati, qui enseignait à Paris, fait partie de mon protocole. « On ne peut rien modifier si le corps n’est pas dans la relaxation profonde, » disait-elle. Dans chaque session que j’anime, je guide les participants dans des mouvements lents et la respiration profonde. Tous deux ont pour but d’amener la personne à se relaxer en profondeur et à « écouter » le corps. Quand je dis « écouter le corps », je veux dire prendre conscience des tensions dans le corps et des messages que ces tensions viennent nous délivrer.

Aline Frati, ma professeure de yoga, a enseigné pendant 40 ans à Paris avant de nous quitter en 2018.

Je suis convaincue que la parole dite fait partie intégrante de toute guérison. C’est pour cette raison que dans chaque session que j’anime, je fais la place pour que mes clients puissent nommer ce qu’ils ressentent, où ils en sont dans leur vie et ce que les tensions du corps disent sur leur histoire. Dans ce protocole, l’échange verbal est tout aussi important que la pratique du yoga tout simplement parce que partager notre ressenti et des expériences qui ont du sens pour nous est l’une des choses les plus puissantes que l’on puisse faire pour notre bien-être. Pour cette partie, je travaille sous la supervision de Laurent Malterre, un psychologue, enseignant en psychologie clinique et auteur, basé à Paris.

L’écoute active. L’échange verbal. Et le yoga. C’est ça la yoga thérapie pour moi.

Laurent Malterre, psychologue, dans son cabinet parision. Il a co-animé des retraites dans la région de Bordeaux avec des thérapeutes français formés notamment au renommé Esalen Institute, situé près de San Francisco dans les années 80.