Une étude de grande ampleur menée récemment par le gouvernement britannique montre que la nature soigne.
Nous faisons partie de la nature. Revenir à elle est l’un des moyens les plus puissants d’améliorer notre bien-être mental et physique. Une récente initiative du gouvernement britannique en est une belle démonstration.
Cet article présente un programme soutenu par le gouvernement, peut-être le plus vaste de ce genre au monde. Plus de 8 000 personnes à travers l’Angleterre y ont participé, et les résultats sont remarquables.
Les participants engagés dans des activités dans la nature, telles que des promenades, du jardinage communautaire, la plantation d’arbres et la baignade en milieu naturel, ont observé des améliorations significatives de leur santé mentale.
Un participant, souffrant de problèmes de santé mentale liés à des traumatismes, a déclaré : « Pour moi, c’est mieux que les médicaments. C’est mieux que la Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC). J’ai mon suivi avec mon thérapeute, et c’est très précieux, mais ce programme d’activités dans la nature est aussi important pour moi. »
Alors, même si les températures baissent, ne restez pas enfermés. Sortez. Allez autant que possible dans la nature. Faites une promenade, du yoga, observez les oiseaux, jardinez—tout ce qui vous fait du bien. La nature est là pour vous soutenir.
Les Jeux Paralympiques ont montré que, même avec des handicaps, on pouvait devenir un athlète. Le secret de ces sportifs ? La résilience. Vous aussi, vous pouvez developper votre résilience. Bonne nouvelle : le yoga thérapeutique peut vous y aider.
Paris 2024 a tiré sa révérence.
J’ai personnellement été émue aux larmes quand j’ai assisté à la rencontre hommes de basket fauteuil USA – Espagne à l’Arena Paris Bercy et à une matinée de para natation à l’Arena Paris La Défense, ces derniers jours. Normal… J’ai moi-même une carte Invalidité alors c’est mon monde.
Il faut voir ces athlètes de haut niveau, certains présentant une « déficience physique grave », assumés totalement qui ils sont. Prêts à en découdre, avec leur force et leur détermination. Quelle émotion de voir nager l’athlète brésilien Gabriel dos Santos Araujo, qui a remporté je ne sais combien de médailles pendant ces Jeux. 22 ans, né sans bras, il mesure 1,21 m. Il ondule comme un dauphin. Il a appris à nager à l’instinct. « Il n’y a pas tellement de choses que je puisse faire avec mon corps, donc je me bats avec les armes dont je dispose et je les travaille pour devenir plus fort. »
La résilience est un processus naturel de (sur)vie
Avec ces Jeux Paralympiques, j’ai vu de mes yeux à quel point la résilience est une force. Elle ne résout pas le problème de santé ou le handicap mais elle aide à trouver une nouvelle forme et à renaître de ses cendres. La résilience est un processus naturel de (sur)vie.
En y réfléchissant bien, nous avons tous ou avons tous eu un handicap, même temporaire, nous sommes tous malades de quelque chose. Sans parler des accidents de la vie tels que la rupture, la perte d’un statut, d’un emploi, etc.
Renaître une ènième fois à vous-même
Quelle que soit votre réalité, je vous invite à renaître une énième fois à vous-même, à faire grandir votre résilience. Le yoga thérapeutique est justement une pratique qui aide à développer la résilience, à la fois physique, émotionnel et mentale. Alors rejoignez-nous dans un prochain atelier dans le superbe studio du Centre Soins et Ressources à Paris (15e) pour muscler cette extraordinaire énergie de vie.
Parce que jusqu’à votre dernier souffle, et à toute étape de votre vie, vous êtes ici pour aimer, vous réinventer, créer et contribuer au monde.
Se donner la permission de vivre au ralenti, par intermittance, est indispensable pour la santé physique mais aussi et surtout pour la santé mentale. Bonne nouvelle : la yoga thérapie peut aussi aider à faire ça.
En cette saison estivale, je ne vous souhaite qu’une chose : RA-LEN-TIR.
Ralentir et, si possible, le faire au contact de la nature. C’est essentiel pour guérir, pour se retrouver et se recentrer, pour ressentir, pour être pleinement présent à cette vie qui nous est donnée d’expérimenter, avec ses joies et ses souffrances. Parce que des bas, il y en a forcément, pour chacun de nous, quel que soit notre âge, notre genre, notre couleur de peau, notre statut social, notre santé mentale et physique.
Or, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ralentir n’est pas toujours chose facile. Pris dans le tourbillon de nos obligations, nous vivons le plus souvent en mode automatique, ce qui nous empêche d’être en contact avec qui nous sommes profondément.
Des idées, une clarté, des émotions émergent
Alors que lorsque vous vous donnez la permission de vivre au ralenti (pendant les vacances par exemple), quand vous vous promenez dans la nature en prenant tout votre temps, en flânant, en vous arrêtant autant de fois et aussi longtemps que vous en avez envie, alors vous vous permettez de rentrer en contact avec votre ressenti, avec vos besoins profonds, avec votre créativité aussi. Des idées, une clarté, des émotions émergent.
Comme dit mon ami réflexologue Rodrigue Vilmen, « Ne rien faire, c’est déjà faire quelque chose ».
Voyage initiatique
Il y a quelques semaines, je suis allée « glamper » (association de « glamour » et « camper ») en Haute-Savoie. Lors de ce voyage, j’ai rencontré des paysages grandioses. Je m’y suis prélassée, j’ai marché un peu, j’ai lu sous les grands conifères. Ce « rien faire » s’est transformé, sans que je m’y attende, en voyage initiatique où j’ai ressenti, par moments, de la tristesse à propos d’expériences passées mal digérées. Parce que ralentir, ça veut aussi dire se donner le temps de ressentir ce qui est enfoui mais qu’on n’exprime pas. Ressentir pleinement ma tristesse a été bénéfique car cela m’a permis de l’accepter, de ne pas en avoir peur, et commencer à la dépasser.
Les somptueux paysages de la Haute-Savoie ressourcent !
Quand vous serez rentré.e de vacances, vous pourrez vous reconnecter à ce « rien faire », à ce lâcher-prise en participant aux ateliers de yoga thérapeutique que je propose à partir du dimanche 1er septembre. Ensemble, nous nous replongerons dans le « ralentir ». Pour ressentir et continuer à dénouer les nœuds, tensions, restrictions qui sont logés dans les tissus du corps. Pour respirer et vivre avec plus de liberté et de joie.
Quasi inconnue, la yoga thérapie peut être une puissante alliée sur le chemin du bien-être. Voici tout ce que vous avez voulu savoir sur cette pratique sans jamais oser le demander.
Si le yoga est bien connu en Occident, la yoga thérapie est une toute jeune pratique complémentaire que seuls de rares initiés connaissent. Alors, c’est parti, je lève le voile.
Pour connaitre les origines de la yoga thérapie, il faut aller sur la côte Ouest des Etats-Unis et remonter à une personne en particulier : Larry Payne. Californien, athlétique, il est publicitaire à Los Angeles et gagne beaucoup d’argent. En apparence, c’est la belle vie. Mais en 1978, a 35 ans, le corps parle sous le poids du stress. Payne voit sa pression artérielle grimper et souffre d’un mal de dos chronique. Kinés, médicaments… Rien n’y fait. Jusqu’au jour où un ami l’amène dans un cours de yoga. C’est la révélation. Pour la première fois en deux ans, son mal de dos disparaît. Payne se sent renaître. Il continue à pratiquer le yoga et lâche son métier de publicitaire pour se consacrer à la pratique.
L’un des fondateurs de l’International Association of Yoga Therapists
Après un passage en Inde, il retourne à Los Angeles et travaille d’arrache-pied pour faire connaitre le yoga comme pratique complémentaire. Il enseigne le yoga, écrit plusieurs livres, sort des vidéos, apparait dans des émissions de radio et de télé et, en 1989, il devient l’un des fondateurs de l’International Association of Yoga Therapists (IAYT).
Ce qui marche vraiment dans le yoga et pourquoi
L’association trouve vraiment ses marques au début des années 2000. Elle veut rendre le métier de yoga thérapeute plus professionnel. Pour cela, il faut déterminer ce qui marche vraiment dans le yoga et pourquoi. Cela veut dire qu’il faut s’appuyer sur la science. C’est ce que l’IAYT va faire. L’association recense les études scientifiques—de plus en plus nombreuses–menées sur la yoga thérapie et certaines maladies chroniques. Une étape est franchie en 2004 lorsque l’IAYT fait rentrer des professionnels de santé de la médecine conventionnelle pour la première fois dans son conseil consultatif. En 2007, le premier symposium de yoga thérapie se tient à Los Angeles. L’association publie des standards pour la formation des yoga thérapeutes en 2012. Aujourd’hui, l’IAYT compte 5 600 membres d’une cinquantaine de pays et 150 écoles de formation. C’est le début de l’âge adulte.
Alors la yoga thérapie, c’est quoi ?
Beaucoup ont en tête que le yoga est une activité physique faite de stretching et de mouvements. Alors que non. Les yogis savent depuis des millénaires que le corps et l’esprit ne font qu’un. La yoga thérapie mobilise donc les capacités naturelles de votre corps et de votre esprit pour optimiser votre bien-être. Concrètement, le praticien utilise les outils du yoga—la méditation, la respiration yogique, les postures, etc.—mais aussi le soutien psycho-émotionnel grâce à la communication verbale et l’écoute active pour vous aider à vous sentir mieux.
La yoga thérapie, pour qui ?
J’entends souvent : « je suis trop raide », « trop gros.se »… pour faire du yoga. Mais la yoga thérapie, c’est pour tout le monde ! En effet, la pratique, enseignée en cours privé ou en petits groupes, peut aider des sportifs de haut niveau comme des personnes qui peuvent à peine bouger. Pour vous donner une idée, j’ai eu un professeur de yoga thérapeutique qui était paraplégique !
La yoga thérapie, pour quoi ?
Selon l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS), le monde fait face à une crise de santé mentale sans précédent. La yoga thérapie est une approche qui peut s’avérer une alliée efficace dans le cas d’anxiété, de dépression, de stress post-traumatique et d’insomnie, entre autres. Si le yoga n’est pas une potion magique, de plus en plus d’études scientifiques montrent que la pratique peut soulager, en outre, dans le cas de certaines maladies en particulier dans le cas de douleurs chroniques (douleurs lombaires, arthrite) et celles associées à la fibromyalgie par exemple. Elle a aussi toute sa place dans le soin apporté aux personnes souffrant de complications suite à un AVC (Accident Vasculaire Cérébral), de sclérose en plaques et de la maladie de Parkinson. De la même manière, elle complémente parfaitement les traitements de la médecine conventionnelle dans le cas de cancer, diabète et maladie cardiaque.
Mais attention, il n’y a pas besoin d’être souffrant pour bénéficier de la yoga thérapie. Elle peut être une aide précieuse pour vivre mieux. Tout simplement. Et ça, en soi, c’est déjà beaucoup.
Comment le yoga, grâce à ses techniques de respiration, peut débloquer les portes de l’intuition et de la créativité.
Un lien entre le yoga et l’intuition ? Oui, il existe, aussi curieux que cela puisse paraître.
La source de l’intuition est présente en chacun de nous. Le problème, c’est le bruit du mental. Celui-ci nous empêche d’avoir accès à ce que nous dit notre voix intérieure. Bonne nouvelle : le yoga peut aider grâce aux techniques de respiration ou les pranayamas qui incitent à faire taire le mental.
Comment ça marche
Faire des exercices de pranayama, c’est l’art de contrôler consciemment son souffle. Ces techniques de respiration agissent sur le système parasympathique pour créer un effet de relaxation. Leurs effets sont multiples et touchent des fonctions vitales : digestion, circulation sanguine, élimination, etc. Mais au-delà de l’équilibre du corps, la respiration agit aussi sur l’esprit et l’humeur comme je l’ai expliqué dans mon précédent billet, La yoga thérapie m’a sauvé la vie.
Ce n’est pas tout. Les pranayamas, associés au mouvement lent et à la concentration, ont également une action sur l’intuition et la créativité. Cette combinaison respiration/mouvement/concentration permet une présence à soi, une relaxation profonde et un équilibre du système nerveux–éléments essentiels pour être connecté à son intuition. C’est ce lâcher-prise qui permet d’accéder au subconscient et à sa petite voix intérieure.
Voir soudain clair
Nombreux sont ceux qui disent voir soudain clair pendant une séance de yoga sur la manière d’avancer dans une situation délicate de la vie quotidienne.
Moi-même, je ne compte plus les fois où la pratique du yoga m’a éclairée. Pas plus tard qu’hier, j’ai pris conscience en faisant du yoga de l’approche à utiliser dans une future séance de yoga thérapeutique individuelle, de manière à ce que celle-ci colle parfaitement aux besoins de ma cliente.
Sources: The Science of Yoga de William J. Broad, Radiance: Create an Amazing Life After Cancer (Kripalu Center, Massachussetts), De l’inspir à l’inspiration (magazine Inexploré N. 62, printemps 2024).
Une infection de mon lympheodème au bras m’a rappelée que je dois m’écouter. Encore et toujours.
Le 22 avril, comme presque chaque matin, j’ai pratiqué le yoga.
Enthousiasmée par l’atelier de yoga thérapeutique que j’avais enseigné la veille, j’ai fait la posture du pont en plaçant mes bras et mes épaules complétement en arrière. Pour quelqu’un souffrant d’un lymphœdème au bras lié au cancer du sein, c’était une erreur. J’ai baissé la garde. Je savais qu’il ne fallait pas vriller mon épaule. Le résultat ? Une mauvaise circulation de la lymphe et une infection du lymphœdème.
Depuis, gros coup de frein. J’ai revu mon emploi du temps pour me donner plus de respiration, pour la énième fois (j’ai depuis toujours tendance à en faire trop).
Ces jours-ci, j’ai un besoin viscéral de passer du temps dans la nature. Je marche. Je m’allonge au milieu des pâquerettes. Je lis. Je crée de l’espace. Les arbres, les oiseaux, le ciel sont là pour moi. Pour m’aider à me réparer. J’ai refait du yoga pour la première fois, trois semaines après l’incident. Depuis, je pratique avec bien plus d’écoute et d’empathie qu’avant.
Rappelez-vous : honorez votre parcours de bien-être. Quelle que soit la manière. Ça aussi, c’est de la yoga thérapie.
Je suis une survivante récidiviste du cancer. L’oncologie conventionnelle prends soin de mon corps et de mes cellules. Mais elle a aussi besoin d’un coup de main. C’est pour cela que je pratique la yoga thérapie comme complément. Pour vivre pleinement. Et pas seulement survivre.
Le yoga a été une véritable révélation. J’ai commencé à le pratiquer peu après avoir reçu le diagnostic de mon premier cancer du sein localisé, il y a vingt ans. Quelque chose a changé dès mon premier cours. Je me suis sentie connectée à mon corps. J’ai aussi ressenti une énorme fatigue. Alors qu’auparavant, je n’en avais aucune idée, j’ai pris conscience combien j’avais forcé toute ma vie pour répondre aux besoins des autres. Pour la première fois, grâce au yoga, je « descendais » à l’intérieur de mon corps, je ressentais au lieu de vivre exclusivement dans ma tête.
Ne vous détrompez pas ! Je suis reconnaissante et chanceuse d’avoir reçu les traitements de la médecine conventionnelle depuis 2004. Les progrès scientifiques font des miracles. Néanmoins, l’oncologie se focalise exclusivement sur le corps et néglige, hélas, les autres aspects de l’expérience humaine, l’émotionnel, le mental et le spirituel.
C’est pour ça que la yoga thérapie a été un véritable sauveur pour moi. A tel point que je suis devenue ensuite yoga thérapeute. J’étais « fracturée »
Je me souviens aussi très bien de l’été 2022 lorsqu’on m’a diagnostiqué un cancer du sein métastatique alors que j’étais en vacances à Paris. Il m’était désormais impossible de poursuivre ma vie à Atlanta. En une semaine, j’ai pris la décision de lâcher ce que j’avais construit aux Etats-Unis pendant des années et de m’installer à nouveau à Paris. Dans la foulée, j’ai commencé mon traitement anticancer conventionnel. Tout se mettait en place. Pourtant sur le plan psychologique, j’étais « fracturée ». Combien de temps me restait-il à vivre ? Chez moi, c’était où ? A Paris, ma terre natale ? Ou bien à Atlanta où j’avais trouvé la « vraie » Elisabeth ? Est-ce que je pouvais légitimement continuer à être yoga thérapeute tout en vivant avec cette maladie ? Je ressentais au plus profond de mon corps la peur mais, plus encore, la confusion et le déracinement.
L’urgence était donc de m’enraciner là où je vivais désormais. Le yoga a de nouveau été la réponse. Jour après jour, j’ai pratiqué dans la nature, dans un parc près de Paris, pour sentir (au sens littéral du terme) cette terre qui était, à la fois, si familière et étrangère pour moi. A la fin de ma pratique de yoga, je m’allongeais sur l’herbe, absorbant l’énergie de la terre et du soleil. Jour après jour, je me sentais un peu plus ancrée, un peu plus forte et stable sur mes deux pieds.
Le corps et l’esprit sont inextricablement liés
Le but de mes séances de yoga thérapeutique était aussi de renforcer mon traitement anticancer conventionnel, de le rendre encore plus efficace. On appelle l’alliance de l’oncologie conventionnelle avec les médecines complémentaires l’oncologie intégrative. Jusqu’à présent, l’alliance marche.
Sept mois après avoir commencé mon traitement, les résultats de mon PET-scan montraient que les métastases au foie et dans le muscle pectoral droit avaient disparu. Le PET-scan suivant, huit mois plus tard, a lui aussi montré des résultats étonnants : une régression de 36 % des métastases restantes (osseuses).
Alors comment fonctionne une pratique comme le yoga thérapeutique ? Qu’est-ce que la science nous dit sur cette pratique millénaire méditative qui associe corps et esprit ?
En premier lieu, les yogis disent depuis des milliers d’années que le corps et l’esprit sont inextricablement liés. Ensuite, ils ont aussi compris que la respiration est l’élément central qui fait que le corps et l’esprit vivent entrelacés, l’un soudé à l’autre. C’est d’ailleurs la manière dont le yoga utilise la respiration qui rend cette pratique si efficace. Maintenant, regardons la respiration de plus près.
Le yoga est fait d’exercices de respiration lente et rapide, en coordination avec des mouvements du corps et des membres en particulier. Lorsque vous respirez rapidement, le stock de dioxyde de carbone dans le corps diminue sans pour autant beaucoup augmenter le niveau d’oxygène. Le phénomène peut provoquer des vertiges, des maux de tête et des étourdissements entre autres. C’est pour cela que la respiration rapide doit être faite sous la guidance d’un enseignant de yoga expérimenté. La respiration rapide yogique a aussi des répercussions sur l’humeur. Un exercice de respiration rapide tel que Bhastrika (le soufflet de forge) amène un sentiment d’exaltation, d’énergie jubilatoire.
La respiration yogique influence notre humeur
Lorsqu’au contraire vous respirez lentement, les répercussions au niveau de l’humeur sont tout à fait différentes. L’exercice de respiration lente appelée Ujjayi fait respirer une personne environ dix fois plus lentement qu’un adulte à l’état de repos. Dans ce cas, la respiration lente augmente le niveau de dioxyde de carbone dans le sang. Le phénomène entraine une relaxation profonde, un sentiment de vigilance tranquille, une sensibilité plus aiguisée. En bref, la respiration yogique influence l’humeur. Les exercices de respiration rapide ont tendance à faire monter l’énergie tandis que les exercices de respiration lente ont tendance à la calmer.
Vivre avec la sensation d’un plus grand bien-être. Être dans le moment présent. Prêter attention au ressenti et non plus vivre seulement dans le mental. Voilà une posture qui est un précieux auxiliaire à un traitement anticancer pour aider à sauver une vie.
Note : La yoga thérapie ne remplace pas l’expertise et les conseils de votre docteur (généraliste ou spécialiste). Je vous encourage donc à discuter d’abord avec votre docteur de toute décision concernant tout traitement.
Si le cancer du sein métastatique reste un parcours difficile, nous sommes de plus en plus nombreuses à bien vivre avec la maladie. J’ai envie de partager avec vous huit préceptes qui m’aident à vivre avec plus de joie et d’espoir depuis mon diagnostic il y a 16 mois.
J’ai un besoin viscéral d’être vue telle que je suis. Surtout en ce mois d’Octobre Rose. Alors c’est parti pour vous parler de mes découvertes de ces derniers mois.
Les statistiques le montrent. Le parcours d’une personne atteinte du cancer du sein métastatique (comme moi) est moins souvent couronné de réussite que le parcours d’une personne avec un cancer du sein localisé. Malgré ce constat, nous sommes de plus en plus nombreuses à bien vivre avec la maladie grâce à la découverte de nouveaux progrès issus des essais cliniques, des traitements de plus en plus efficaces et précis et des patients (de plus en plus nombreux) qui combinent les traitements conventionnels avec les médecines complémentaires (médecine intégrative).
Petit rappel : le cancer du sein métastatique est un cancer du sein qui s’est propagé à d’autres parties du corps. La chirurgie, la chimiothérapie, l’hormonothérapie ciblée et toute une gamme de nouveaux protocoles qui sortent sur le « marché » chaque année font partie des traitements conventionnels. Et la guérison dans tout ça ? Selon la médecine conventionnelle, la rémission complète est possible dans certains cas. Par contre, elle affirme qu’il n’y aurait “pas de guérison”. Alors faut-il baisser les bras, se résigner ?
Que le cancer soit derrière moi ou pas (encore), voici huit préceptes qui m’aident à entretenir la joie et l’espoir malgré les hauts et les bas.
Je prends mes décisions Qu’est-ce qui peut me soigner ? La médecine conventionnelle, bien sûr. Mais quoi d’autre en complément ? Quelles médecines complémentaires suis-je prête à intégrer dans mon plan anticancer ? Comme je suis yoga thérapeute, j’accorde une place importante au yoga dans mon dispositif de soins alternatifs. Tout comme la réflexologie, l’acupuncture, la naturopathie, la psychothérapie, qui ont toute leur raison d’être. Je suis au gouvernail. C’est moi qui décide et qui crée le dispositif de soins le mieux adapté à mon corps, à mon âme.
Je suis ma propre expérience, pas une statistique Les statistiques peuvent faire trembler de peur. Je garde en tête que je ne suis pas une statistique mais une personne à part entière avec ma propre histoire, mes propres atouts et ma propre vérité.
Je choisis et j’apprécie les personnes qui m’entourent Amis, famille, collègues, thérapeutes, clients, etc… Les personnes qui m’entourent jouent un rôle crucial. J’ai conscience qu’un bon entourage est vital pour puiser de la force.
Je me connecte à mon corps, dans le moment présent Le yoga me ramène au moment présent, m’incite à lâcher le mental, m’aide à me connecter à mon corps et me guide afin que j’écoute ce que le corps me dit. Cette pratique m’a tout simplement sauvé la vie.
Je pense au sens de ma vie, souvent Cela aurait pu être créer une famille ou voyager à travers le monde pour découvrir d’autres cultures (quoique j’ai fait ça aussi en partie) ou m’investir dans la lutte contre le réchauffement climatique. Mais non. Le sens de ma vie, c’est la yoga thérapie. C’est partager avec les autres ce que j’apprends de cette pratique aux bienfaits inestimables. C’est aider les personnes à se connecter à leur corps, dénouer les nœuds et poser des mots sur ce qu’elles ressentent dans les tissus du corps afin qu’elles vivent avec plus d’harmonie dans tous les aspects de leur vie.
Je fais ce que j’aime, quoi qu’il arrive Chanter, danser, prendre un bain de nature, retrouver des amis, partir en week-end, écrire… Je fais ce que j’aime le plus souvent possible même quand je traverse une période d’anxiété (l’attente de résultats suite à un examen médical peut être anxiogène). En faisant ce que j’aime, je suis dans la vie, je nourris mes cellules d’énergie positive, ce qui, à son tour, est bon pour ma santé.
Je suis connectée spirituellement La sévérité du diagnostic m’a poussé à me connecter plus profondément avec la vie, l’univers, Dieu (quel que soit le nom que vous donnez à ce plus grand que soi). Une amie m’a pointé vers l’American Church in Paris où j’ai rejoint la chorale de gospel. Quelle joie ! Et puis de l’autre côté de l’Atlantique, quelque part dans l’état de la Géorgie, un petit groupe de femmes (que je ne connais pas personnellement pour la plupart) appartenant à la même église se retrouve chaque semaine et prie pour moi et ma santé. Je sens la connexion.
Je suis ma ressource Mon expérience en tant que survivante du cancer représente un savoir inestimable sur la résilience et la vulnérabilité. D’ailleurs, je vis ma vulnérabilité comme ma plus grande force. Beaucoup peuvent apprendre de cette leçon de vie. J’ai conscience d’être une précieuse ressource. Pour moi. Pour les autres.
Photo sur la bannière : avec mes amis Susan (aussi yoga thérapeute) et John, venus me rendre visite d’Atlanta en août 2023.
J’utilise la médicine intégrative pour frayer mon chemin à travers le cancer métastatique que l’on m’a diagnostiqué il y a presqu’un an. La médicine intégrative est l’alliance de la médecine conventionnelle avec des approches complémentaires que j’appelle aussi “sacred work” (“travail sacré”). Les premiers résultats obtenus s’avèrent très positifs.
Je suis fière du collage que j’ai créé sous forme de mandala dans mon cours d’art thérapie qu’une association basée près de Paris offre deux fois par mois aux personnes touchées par le cancer. Cela m’aura pris six mois pour choisir les bonnes images et les placer à l’intérieur du mandala que j’avais tracé, sous les instructions de la yoga thérapeute. Ce processus de création m’a permis d’exprimer à quel point je me sentais brisée, en mille morceaux quand on m’a annoncé une récidive de cancer du sein avec des métastases aux os, dans le foie et au-dessus du sein (pectoral droit) en juin 2022 lors d’une visite médicale de routine alors que j’étais en vacances à Paris, ma ville natale (je vivais alors à Atlanta). De manière surprenante, le collage m’a aidée à progressivement recoller les morceaux.
J’étais et suis toujours reconnaissante pour mon oncologue et les progrès de la médecine dans le traitement du cancer. Ceci dit, je savais dès l’annonce qu’il me fallait déployer un dispositif de médecine intégrative pour avoir une chance de m’en sortir.
Selon le National Center for Complementary and Integrative Health américain, “la santé intégrative renvoie à l’adoption de pratiques issues de la médecine conventionnelle et de celles issues des pratiques complémentaires, de manière intégrée ».
Dès mon diagnostic, j’ai commencé mon traitement conventionnel, une hormonothérapie (cachets et injections). J’ai aussi fait appel à des praticiens en médecine complémentaire pour m’aider à faire le « sacred work » (« travail sacré »), comme dit un pasteur de l’American Church in Paris lorsqu’il parle de processus de développement personnel.
Alors qu’est-ce que ce « sacred work » précisément ? C’est tout ce qui m’a aidé (et continue de m’aider) à guérir ma connexion esprit, corps et âme—la psychothérapie, la naturopathie, la réflexologie, l’art thérapie, la sophrologie et, bien sûr, le yoga.
J’ai revisité les traumatismes
Le « sacred work » est un travail difficile. En psychothérapie, j’ai revisité les traumatismes. Je me suis confrontée à mon sentiment d’insécurité profonde. J’ai exploré comment j’étais aux aguets, dès l’enfance, parce que ça pouvait tourner mal à tout moment avec ma mère qui souffrait de dépression et vivait avec des idées suicidaires. Je me suis frottée à la terreur que mon père avait de tout perdre depuis, qu’adolescent, il avait connu la grande précarité. J’ai analysé mon besoin de devenir la lumière de ma mère pour lui prouver que tout allait bien, pour la sortir de la dépression. J’ai interrogé ma croyance (qui date de la nuit des temps) que je ne pouvais pas être aimée simplement pour qui j’étais mais, qu’au contraire, il me fallait faire beaucoup pour être aimée des hommes que je choisissais—des hommes avec des egos surdimensionnés ou qui ne pouvaient pas tenir debout.
Sur mon tapis de yoga aussi, je me suis adonnée au travail sacré. Le yoga m’a aidée à me réguler, à aller dans l’introspection. Je me suis donnée du temps pour aller dans la respiration profonde, pour que cette respiration puisse dénouer les nœuds, créer de l’espace entre et à l’intérieur des organes, des tissus et du fascia. J’ai ressenti mon corps, mon esprit et mon cœur faire « un » avec l’univers. J’ai écouté mon intuition, et cette connaissance désormais approfondie de qui je suis, j’ai ressenti les émotions et les sentiments émerger. Pour moi qui suis toujours en mouvement, le yoga est vital.
Ma naturopathe m’a recommandé des compléments alimentaires pour contrer les effets secondaires du traitement médicamenteux. Sa foi dans la nature m’a guidée : « Il faut vous connecter physiquement à votre nouvelle terre. Marchez dans la nature, faites du yoga dans la nature, pieds nus, le plus souvent possible ».
Février 2023. Presque huit mois après avoir débuté mon traitement, le PET-Scan a montré que les lésions osseuses avaient un peu progressé tandis que les métastases dans le foie et dans le pectoral droit avaient disparu. « Qu’est-ce que vous en pensez, docteur ? ». « C’est génial ! », a déclaré mon oncologue.
Aucune étude ne peut le prouver mais je suis convaincue que le protocole de médecine intégrative que j’ai déployé, a contribué à l’amélioration de mon état de santé. Il me reste bien sûr encore un bon bout de chemin avant d’atteindre la pleine santé. Néanmoins, un an après mon diagnostic, me voilà prête à enseigner la yoga thérapie en personne à nouveau, à Paris (mon nouveau chez moi). Pour moi, c’est un bon signe. Un sacré bon signe même.
Mon univers s’est écroulé lorsque l’on m’a diagnostiqué l’été dernier une récidive du cancer du sein avec des métastases osseuses pendant mes vacances à Paris, alors que je vivais aux Etats-Unis. Après un long silence, je retrouve ma voix. Voici qui je suis aujourd’hui.
L’explosion a eu lieu le 24 juin dernier. Je vivais jusqu’alors depuis 16 ans à Atlanta dans l’état de Géorgie. Je passais mes vacances à Paris (ma ville natale) quand mon oncologue m’a annoncé l’impensable : « Il y a quelque chose… C’est une récidive du cancer du sein avec des métastases osseuses ». Sur Le PETSCAN, on distinguait huit endroits impactés sur ma structure osseuse. Huit ans avaient pourtant passé depuis mon deuxième cancer, 18 ans depuis que cette maladie avait fait une première incursion dans ma vie.
Une semaine plus tard, j’ai pris la décision la plus radicale de ma vie. J’ai vite compris que, si j’avais une chance de survivre cette nouvelle épreuve, ce serait en France. J’ai donc choisi de m’installer dans mon pays natal, là où je serais près de ma mère et où j’aurais accès à la couverture santé universelle ainsi qu’au système médical français (bien qu’il soit un système sous haute tension comme partout ailleurs dans le monde). Mon instinct me disait de rester en France, de me concentrer sur le processus de rémission sans même retourner à Atlanta pour déménager. Je n’y suis d’ailleurs pas retournée depuis.
Dans un élan de solidarité incroyable, ce sont mes amis à Atlanta qui ont pris en charge ce que j’aurais dû faire moi-même. Ils ont vidé mon appartement à Atlanta, vendu des affaires, fait des donations, voyagé avec des valises pleines de mes vêtements sur la ligne Atlanta-Paris. Je n’ai toujours pas de mots pour exprimer ma gratitude. Seules des larmes montent quand je pense à ce que mes amis ont fait pour moi.
Je me suis sentie (et me sens toujours) comme parachutée en France, déracinée d’Atlanta.
Heureusement, l’univers m’a envoyée de l’aide lorsque j’ai commencé mon traitement médical au début de l’été. J’ai réussi à trouver un parc naturel régional près de chez moi—la nature se fait rare ici dans cette région avec une densité de population élevée. Je faisais du yoga chaque matin dans la clairière du parc. Pieds nus. Sans tapis. J’avais besoin de sentir (dans tous les sens du terme) la nouvelle terre sur laquelle je marchais. Peu m’importait si des randonneurs ou des gens avec leur chien passaient devant moi. Personne ne pouvait m’arrêter. La pratique du yoga dans la nature était essentielle pour m’aider à garder le peu de santé mentale qui me restait.
Un lien fort avec ma ville adoptive
Une autre chose extraordinaire est arrivée. Mon travail (ou au moins une partie) en tant que yoga thérapeute et prof de français langue étrangère m’a suivie à Paris. J’ai pu continuer à enseigner en ligne à mes étudiants en Géorgie. J’ai, ainsi, préservé un lien fort avec ma ville adoptive. Et puis, l’esprit ainsi occupé, j’avais moins de temps pour penser à la maladie.
Enfin, je me suis entourée de soignants issus de la médecine complémentaire pour m’accompagner dans ce douloureux chemin jalonné de pertes —perte de ma santé, perte de ma tribu de vie à Atlanta.
Et maintenant ? Le cancer impacte sur tous les plans, physique, émotionnel et spirituel. Parce qu’il y a des métastases, je ressens cette nouvelle récidive comme une plus grande gifle encore, une prise de conscience encore plus brutale de ma propre mortalité. Mon oncologue croit en une rémission complète. J’y crois aussi. Quand arrivera-t-elle ? Je ne sais pas.
Plusieurs choses sont en train d’émerger en moi :
Il y a un gros travail émotionnel à faire. Même s’il est difficile, j’ai bien l’intention de le traverser. Je veux comprendre et surtout ressentir les chocs que j’ai vécus et qui ont pu mener à cette nouvelle récidive. Je suis convaincue que ce processus d’introspection est essentiel à ma rémission.
J’ai été si sidérée par le diagnostic que j’en ai perdu ma voix. Cette phase est derrière moi. Je retrouve enfin ma voix pour m’exprimer. Ce billet en marque le commencement
Je continue mon travail de yoga thérapeute et défenseure des patients en faisant connaître et en encourageant la transition vers la médecine et l’oncologie intégrative, c’est-à-dire une médecine qui intègre pleinement les médecines complémentaires dans ses protocoles de soins et ne les considèrent plus seulement comme des « soins de support ». Nos vies, à nous patients et survivants, en dépendent.
Quelle joie de retrouver ma voix, de revenir dans la lumière. Merci à vous, mes lectrices et mes lecteurs, de m’entendre et de me voir.