Comment le chemin vers la guérison d’une plaie post opératoire m’a appris la puissance de la foi.
Mai 2014. Mon mariage est au bord du gouffre. Je viens de reçevoir le diagnostic d’un second cancer du sein–dix ans après le premier. Le lendemain de mon diagnostic, mon père apprend qu’il a un cancer du poumon. C’est un tsunami. Je quitte Atlanta pour m’installer à Paris chez mes parents pour me faire soigner et pour que nous nous retrouvions, protégés, tous les trois sous le même toit.
Mon opération, une tumorectomie sur le sein droit, se passe bien. A un « détail » près. La plaie post-opératoire s’est infectée. Ca tombe mal. Je dois, dans les prochains jours, commencer une chimiothérapie de 4.5 mois.
Infection et chimio ne font pas forcément bon ménage. Pourtant, je n’ai pas d’autre choix que de commencer le traitement « lourd » tout en espérant que l’infection se résorbera.
Miracle. A la fin de la chimio, l’infection disparait. Quel soulagement pour moi bien sûr mais aussi pour mon chirurgien. Je me retrouve pourtant face à un autre problème. La plaie s’est ouverte. Elle doit être soignée en allant du centre vers l’extérieur afin d’éviter que l’infection ne ré-apparaisse. Chaque jour, je dois voir une infirmière pour qu’elle nettoie et désinfecte la plaie, qu’elle y mette une nouvelle compresse et un pansement propre. Je dois vivre ce rituel quotidien jusqu’à la cicatrisation complète. Combien de temps est-ce que cela va durer ? Personne ne sait. D’autant que nous sommes au creux de l’hiver, une période où l’organisme et le système immunitaire fonctionnent au ralenti.
Deux mois plus tard, la plaie en est toujours au même point. J’ai rendez-vous chez mon chirurgien pour ma visite bimensuelle. C’est rare mais, ce jour-là, je me sens découragée. « Pour que la plaie guérisse, j’ai besoin que vous gardiez la foi », me dit Dr Dulaurans. Ses mots me secouent. Ils font echo à ce que me dit depuis des mois mon ami réflexologue, Rodrigue Vilmen : « Tu es tiraillée, tu refuses de laisser partir John et ton mariage. La plaie est l’expression de cette bataille émotionnelle. Aie confiance. Va dans le sens de la vie sans résistance. La plaie cicatrisera au printemps au moment où tu y verras plus clair ».
Six mois plus tard. C’est exactement ce qu’il se passe.
Aujourd’hui, je m’adresse à vous via ce blog pour vous demander la même chose : gardez la foi.