Cinq ans se sont écoulés depuis mon second cancer. Cinq années importantes pendant lesquelles j’ai appris une grande leçon : mes besoins profonds sont aussi importants que ceux des autres.
Il y a cinq ans, je reçevais le diagnostique de mon second cancer. Une fois de plus, j’étais térrifiée, face à face avec ma propre mortalité. Depuis, je suis en rémission complète grâce à Dieu, la vie, l’univers ou quelque soit le nom que l’on donne à ce plus grand que soi.
Mon second cancer m’a changé de manière plus profonde que le premier. Cette fois-ci, je n’ai pas changé mon style de vie. J’avais déja changé la façon de m’alimenter, de me relaxer, ma façon de vivre finalement dix ans auparavant, après mon premier cancer. Cette seconde fois, c’est au niveau de mon âme que la maladie m’a métamorphosée.
Quand je regarde en arrière, ces cinq dernières années ressemble à une route longue et sinueuse. Sur ce chemin, j’ai découvert quelque chose qui s’avère être essentiel à mon bien-être : l’importance de prêter attention à mes besoins profonds. Il faut dire que, pendant des années, j’ai accordé bien plus d’importance aux besoins des autres qu’aux miens. J’ai d’ailleurs une théorie sur les personnes qui ont eu un cancer. Elles partagent toutes un point commun : la tendance à placer les besoins des autres avant les leurs.
Revenons sur ma route longue et sinueuse.
En 2014, j’ai réalisé que j’avais aidé mon mari à atteindre son rêve–acheter une maison. Il se trouve que son rêve, même si je l’ai compris plus tard, n’avait rien à voir avec le mien. Je me fichais royalement d’être propriétaire d’une maison. Ce qui m’importait c’était d’être vue par l’homme que j’aimais. Nous avons fini par acheter une maison et dans une relation vide de connexion profonde. Nous avons divorcé. Deux ans plus tard, j’ai lâché une carrière de journaliste d’entreprise de plus de 25 ans. Avoir un certain titre et statut professionnel était le rêve de mon père, pas le mien. Ensuite est venu le temps où j’ai dit « non » à des amis pour la première fois. Ils étaient habitués à ce que je réponde présente quelque soit la situation dans laquelle je me trouvais. Le temps est venu aussi où j’ai commencé à apporter davantage de joie dans ma vie. J’ai toujours aimé danser. Je rêvais depuis longtemps d’apprendre des danses, toutes sortes de danses. Aujourd’hui, la « contra dance », le « zydeco », la salsa et la « blues dance » font partie de ma vie.
Je vis un nouvel amour depuis un an. Plus que tout, cette relation teste ma capacité à prêter attention à mes besoins profonds, et pas seulement à ceux de mon amoureux. Je suis sur le bon chemin. La prochaine étape va être–j’ éspère, peut-être–de trouver un équilibre entre nos besoins respectifs.
Plusieurs choses m’ont été vitales sur cette route longue et sinueuse : l’écoute à laquelle j’accède grace à ma pratique du yoga, et la présence, près de moi, de personnes qui voient qui je suis et qui m’entendent comme celles dans mon groupe de Communication Non Violente.
Tchin aux cinq prochaines années !