“Octobre rose” : c’est l’intuition qui a sauvé mon sein

L’intuition est un outil puissant, surtout lorsque l’on est dans une phase de rétablissement. Etre à l’écoute de mon intuition m’a aidé à garder mon sein et, en fin de compte, à guérir du cancer.

L’intuition est arrivée dans ma vie il y a 14 ans lorsque j’ai reçu le diagnostic de mon premier cancer du sein et commencé à pratiquer la yoga thérapie.

Lors de mon premier cancer, mon chirurgien a procédé à une chirurgie conservatrice, c’est-à-dire qu’il a enlevé la tumeur et conservé la partie saine du sein au lieu de faire l’ablation du sein (aussi appellée “mastectomie”).

La yoga thérapie m’a aidé à surnager les traitements médicaux et à rentrer davantage en contact avec mon intuition. La pratique m’a aidé à réduire les effets du stress chronique dont je souffrais et m’a permis de rentrer dans un état paisible à la fois physique et émotionnelle. Faire l’expérience de cette paix m’a donné accés à des moments de clareté sur les choix à faire dans des situations de la vie de tous les jours.

Dix ans plus tard, j’ai dû faire face à un second cancer. La tumeur était dans le même sein que la première fois. Je me suis retrouvée dans le cabinet de mon nouveau chirurgien. Il m’a annoncé, sans aucune hésitation, qu’il pouvait faire une chirurgie conservatrice comme mon premier chirurgien l’avait fait une décennie plus tôt. J’ai ressenti un immense soulagement. J’avais souffert d’insecurité émotionnelle, persuadée de ne pas être assez féminine, et cela pendant pendant des années. C’était ce qui m’avait poussé à rentrer en thérapie. Alors conserver mon sein–même s’il allait être “abîmé” par deux chirurgies–était vital pour moi.

J’avais plusieurs semaines pour me préparer pour la chirurgie.

Deux jours avant de rentrer à l’hôpital, mon chirurgien m’a appelé, la voix tremblante : “J’avais oublié la commission… J’ai été obligé de soumettre votre dossier à une commission… C’est la loi maintenant… Elle a voté pour la mastectomie”.

J’étais sans voix.

J’ai appris, ce jour-là, que l’Assurance Maladie francaise avait récemment mis en place le système “des commissions”. Désormais, tout docteur qui diagnostique un cancer chez un patient est tenu de soumettre le dossier de son patient à une commission. Il y a des centaines de commissions en France. Chacune est composée d’une douzaine d’experts tel qu’un oncologue, un radiologue, une assistante sociale, un docteur, etc. Sa mission est de réunir des professionnels afin qu’ils définissent le meilleur traitement pour le patient—le plus souvent sans jamais le rencontrer. L’objectif d’une commission est d’éviter une erreur de diagnostic qu’un médecin pourrait commettre ou d’éviter que le médecin en question ne prescrive un traitement inadéquate. Au bout du compte, les commissions sont là pour sauver des vies.

Dans quasiment tous les cas, les patients suivent l’avis des commissions.

Mon chirurgien était en faveur de la tumorectomie (l’opération qui consiste à enlever la tumeur uniquement). Pour lui, la mastectomie n’était pas justifiée. Au bout du compte, il m’a laissé le choix : “Je vous suivrai et vous soutiendrai quelque soit votre decision”.

C’était à mon tour de trembler : “j’ai besoin de digérer cette nouvelle. Laissez-moi 24 heures. Je vous appelerai demain pour vous dire quelle est ma décision”.

Les heures qui ont suivi ont été parmi les plus intenses de ma vie. Chaque cellule de mon corps me disait qu’il fallait que je garde mon sein.

J’ai appelé mon chirurgien le lendemain comme prévu : “Gardons notre première décision. Je préfère que vous enleviez la tumeur et que vous conserviez le reste du sein”.

Deux mois plus tard, j’avais rendez-vous avec l’oconlogue qui allait désormais me suivre et m’accompagner pendant la chimio. C’était la première fois que je le rencontrais. Je ne savais qu’une seule chose de lui : il était celui qui avait présidé “la commission”. Quand je suis entrée dans son bureau, il s’est exclamé : “alors, c’est VOUS” !

Il a eu un étrange sourire quand je lui ai dit que j’étais yoga thérapeute. Nous nous sommes vus toutes les trois semaines pendant huit mois. Non seulement il connaissait mon dossier médical mais il savait aussi que je divorçais et que mon père était atteint d’un cancer du poumon inopérable.

J’ai fini par guérir. Et me voici quatre ans plus tard—en bonne santé.

Je me souviens de ses paroles juste après la chimio : “continuez à faire ce que vous faites”. C’est exactement ce que je fais : je pratique la yoga thérapie et j’écoute mon intuition.

Raina, cinq mois : preuve vivante du lien corps – esprit

Alors qu’une de mes clientes vit sa grossesse en prise avec des émotions difficiles , son bébé, dans sa vie intra-utérine, développe des kystes sur les reins. Jusqu’au jour où Ronika retrouve calme et sérénité et son bébé, la santé.

C’est l’histoire de Ronika, l’une de mes clientes en yoga thérapie.

Je voyais Ronika en séance individuelle pour l’assister pendant sa grossesse qui était émotionnellement difficile.

Des traumatismes de l’enfance remontaient à la surface. Elle ressentait aussi un sentiment d’abandon dans son couple. Ronika était submergée de colère, de peur et de tristesse.

Après quatre mois de grossesse, Ronika apprit que son bébé avait des kystes sur les reins. Avec une grossesse désormais considérée “à risques”, son obstétricien voulut la voir en consultation une fois par semaine jusqu’à l’accouchement.

Il fallait attendre trois mois après la naissance du bébé pour que la médecine puisse faire quoi que ce soit.

En tant que yoga thérapeute, j’ai immédiatement fait le lien entre les kystes du bébé et les émotions que Ronika traversaient.

J’ai appelé un mentor qui était du même avis : “les reins sont liés à la peur. Si ta cliente trouve la paix et accueille son bébé dans l’amour et la sérénité, tout rentrera dans l’ordre”.

Le travail en yoga thérapie a permis à Ronika de traverser ses émotions. Dans le même temps, son couple a commencé à se solidifier. Ronika a pu accueillir sa petite fille, Raina, en toute sérénité.

Cinq mois plus tard, Raina passa enfin les examens cliniques nécessaires. “Raina n’a qu’un seul rein… La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a plus aucun kyste,” dit le docteur.

Je suis convaincue que Raina a absorbé les émotions de sa maman dans sa vie intra-utérine et que ces émotions ont eu pour effet de dissoudre un rein. Je suis aussi convaincue que la petite fille a ressenti la paix retrouvée de sa maman, et que cela a eu pour effet de faire disparaitre les kystes.

Aujourd’hui, Raina a deux ans. La cadette de trois petites filles, elle est pleine de santé, de vivance et de volonté !

J’écoute toujours les signes

Les signes et les synchronicités sont toujours là–ils font partie intégrante de ma vie–si je les écoute. La naissance de Raina, le bébé d’une de mes clientes, illustre comment je laisse ces signes me guider.

Quelque chose d’extraordinaire se passe le 28 mars dernier. Ma cliente, Ronika, donne naissance à sa petite fille, Raina Ali Ruff. Il se trouve que le 28 mars est aussi le jour de mon anniversaire.

Je vois Ronika en séance individuelle une fois par semaine depuis le début de sa grossesse. L’objectif est d’accompagner ma cliente pendant cette période d’émotions intenses.

Chaque séance est d’une force incroyable. Chaque séance aide Ronika à retrouver une partie d’elle-même qu’elle avait oubliée et à se préparer, émotionnellement et physiquement, pour l’arrivée de sa troisième fille.

Pendant la dernière séance avant son accouchement, Ronika se sent particulièrement émotive. Elle est au coeur d’un dilemme. Elle n’est pas sûre de vouloir la présence de son partenaire (et le papa de sa fille) dans la salle de travail.

Afin d’aider Ronika à ressentir ses sentiments profonds, je lui raconte les circonstances de ma propre naissance. C’est une chose que je ne partage que rarement. Ce jour-là, ma mère est seule avec l’équipe medicale dans la salle de travail d’une clinique parisienne. Au même moment, mon père choisit de rester en province, avec sa petite équipe, sur le chantier d’une école en construction qu’il est sur le point de finir. Ils ont encore deux jours de travail devant eux avant de recevoir leur paye dont ils ont vraiment besoin. Ils sont tous fauchés.

Je vis  pendant plus de cinq décennies avec le sentiment que mon arrivée au monde n’a pas été suffisament importante pour que mon père lâche tout pour être là, dans la salle de travail, avant de réaliser que son choix –certes difficile à décrypter– était lui aussi motivé par l’amour, l’amour qu’il avait pour moi et pour sa famille.

Raina Ali Ruff

Sans voix

Ma propre histoire laisse Ronika sans voix et résonne profondément chez elle.

Une semaine plus tard, le papa de Raina se trouve dans la salle de travail. Il est là, présent, et accueille sa petite fille lorsqu’elle pousse son premier cri. Sa présence réconforte Ronika et a un impact positif sur l’histoire de la naissance de Raina, une histoire qu’elle portera sa vie entière.

Je vois le jour de la naissance de Raina comme un signe, une synchronicité qui m’indique que je suis sur le bon chemin en enseignant la yoga therapie comme que je le fais. Cette naissance valide aussi mon ressenti sur ma propre arrivée au monde, sur l’amour de mon père. La naissance de Raina Ali est le plus beau cadeau d’anniversaire que j’ai jamais eu.

C’est le psychologue suisse Carl Jung qui a inventé le terme « synchronicité ». Voici la définition qu’il en donne : « la coïncidence significative de deux évènements, ou plus, qui implique autre chose que la simple probabilité du hasard ».

Aujourd’hui, Raina a quatre mois. Ses parents et le personnel de sa crêche, tous s’étonnent de son calme en toute circonstance.

Il y a quelque chose qui m’aide a reçevoir les signes. C’est l’écoute. La capacité a écouter ce que la vie apporte sur mon chemin. Je cultive cette capacité lorsque je pratique le yoga que ma professeure, Aline Frati, m’a enseigné pendant 14 ans, jusqu’à sa disparition.

Pratiquez quelque chose qui vous aide à écouter. Puis, écoutez. Portez attention sur les signes. Considérez-les comme des informations que l’univers vous envoie. Et tenez-en compte lorsque vous êtes prêt(e) à faire votre prochain pas. Adoptez cette méthode dès maintenant.

Mon père et moi en Espagne.

Trouvez ce qui vous apporte de la joie et faites-le à haute dose !

Si vous voulez vivre longtemps et en bonne santé, faites des choses qui vous apportent de la joie. Ces choses-là vous rapprochent de votre nature profonde. Et tout ce qui vous rapproche de votre nature profonde est le chemin vers plus de bien-être et de santé.

J’ai passé le long week-end de Memorial Day à faire quelque chose que j’aime, de la contradanse. En tant que française, J’ai du mal à expliquer ce qu’est la contra. Je n’en avais jamais entendu parler jusqu’au jour où une amie, Stephanie, m’a amenée au “Contra Danse Hall” au festival de musique LEAF à Asheville en Caroline du Nord. Il faut dire que la plupart de mes amis américains, non plus, ne connaissent pas la contra. On appelle ça une “subculture” ici.

La contradanse est inspirée des danses anglaises et françaises du 17e siècle, revues à la sauce américaine en quelque chose de swinguant et festif. On danse la contra avec un ou une partenaire en formant deux lignes, l’une pour les femmes et l’autre pour les hommes. Les partenaires sont face à face pendant qu’un “caller” indique les pas à faire. Qui dit contradance dit aussi musique live. La contra se danse sur de la musique celtique, celle des Appalaches du Sud, du jazz, du blues par des musiciens qui se produisent live. Le rythme de la contra, ce sont les esclaves qui l’ont apporté d’Afrique. Pendant la danse elle-même, les deux lignes de danseurs forment des cercles, des rectangles, toute sorte de formes géométriques. Vue du ciel, la contradanse ressemble à un kaléidoscope d’hommes et de femmes.

Quand je contradanse, je virevolte, je bascule à gauche, à droite, je change de place avec le danseur en face de moi, je regarde mon partenaire dans les yeux. C’est vivant et vibrant. Bref, j’aime la contra. L’autre jour, un danseur m’a dit que la contra est une activité puissante, que c’est de l’amour. Sa description me parle. Ce qui est certain c’est que la contra m’a permis de me reconnecter avec une de mes passions, la danse, que j’avais choisi d’oublier depuis mon adolescence. Je n’aurais jamais imaginé que j’allais revenir à la danse tant d’années plus tard et sous cette forme-là. La vie trouve toujours le moyen de me surprendre.

Nourrir notre âme

Pourquoi parler de contra sur un blog dont le sujet est la yoga thérapie, vous me direz ? Parce que la contra apporte de la joie. Et quand nous ressentons de la joie, nous nourrissons notre âme. Et quand nous nourrissons notre âme, nous facilitons le chemin vers notre guérison physique ou émotionnelle.

Que vous soyez sur le chemin de la guérison ou tout simplement à la recherche de plus de vie, je vous encourage à examiner ce qui vous apporte durablement de la joie, ce qui nourrit votre âme. Nourrir votre âme vous rapproche de ce que vous êtes au plus profond de vous. Baruch Spinoza, le philosophe hollandais du 17ème siècle, est le penseur qui s’est le penché le plus longuement sur cette émotion. Il est arrivé à la conclusion qu’à chaque fois que l’on fait un pas vers ce que l’on est au plus profond, on fait l’expérience de la joie.

Lâcher les vieilles croyances

Ce mouvement vers ce que l’on est au plus profond, vers la joie, exige parfois de lâcher des croyances ou des schémas répétitifs. C’est ce qui m’arrive. J’ai grandi dans une famille où le “dur labeur” était omniprésent avec peu de place aux plaisirs de la vie. Chaque jour, je ré-évalue la place du travail tel que je l’entendais auparavant et je ré-organise ma vie de manière à ce que la joie prenne la place centrale. C’est une vigilance de chaque instant pour moi qui ait grandi avec l’effort souvent comme seul compagnon.

Je me souviendrais toujours de ce docteur et nutritioniste que j’ai rencontré en 2004 à Paris. Je venais de reçevoir le diagnostique de mon premier cancer du sein. Il m’a donné des conseils sur la nutrition que je continue à suivre aujourd’hui. Il m’a aussi parlé de cet homme qui avait eu un cancer incurable. Les docteurs lui donnaient un an à vivre. L’homme avait alors decidé de vivre le rêve de sa vie et de parcourir le monde sur un bateau à voile. Contre toute attente, l’homme a guéri et vécu bien longtemps après avoir reçu son funeste diagnostique. Mon docteur a fini notre conversation en me disant, “si il y a quelque chose dont vous rêvez, faites-le, cela peut changer beaucoup de choses”.

Mi mai, j’étais au festival de Leaf à Asheville (Caroline du Nord) où je n’ai pas pu m’empêcher de passer le plus clair de mon temps dans le « contradance hall ». Dans la soirée du samedi 12 mai, nous étions 250 danseurs à swinguer jusqu’à pas d’heure. Photo: Patrick Olin.

Guérisseuse née

Mes tout premiers souvenirs d'enfance sont des souvenirs où je me vois réconforter ma mère et d'autres. Rien d’étonnant donc que j’ai mis au point ma propre méthode pour aider la personne à (re)trouver le chemin du bien-être, Yoga for Renewal.

J’ai trois ou quatre ans. C’est le milieu de la nuit et je suis chez moi, dans notre petit deux pièces perché au 4ème étage d’un immeuble sans ascenceur à Belleville à Paris. Mon père est en déplacement, il construit une école ou un hôpital en province, dort dans un sac de couchage sur le chantier. Il n'y a pas assez d'argent pour l'hôtel. Je suis là, debout au milieu de l’appartement et je regarde ma mère. Elle est dans la salle de bains, debout aussi, la tête penchée au dessus du lavabo. Il n’y a presque pas de lumière. Elle saigne du nez. Je vois le sang tombé, goutte à goutte, j'ai l'impression pendant des heures. J’ai peur. Je n’aime pas voir ce rouge sur le blanc de l’émail. Je veux rester là au cas où elle aurait besoin… Plus tard, elle me confirmera que ses saignements de nez –qui arrivaient toujours au beau milieu de la nuit et quand mon père était absent— duraient bel et bien des heures.

En panique

Une autre nuit. J’ai le même âge, peut-être plus petite encore. Mon père est en province, il travaille sur un autre chantier. Je suis emmitoufflée dans une couverture, dans les bras de ma mère. En panique, elle dévale les quatre étages de l’immeuble où nous vivons. Nous sommes à l’arrière d’un taxi. Le chauffeur a une voix bienveillante. Il doit se demander ce que nous faisons dehors à cette heure-ci. Plus tard, ma mère me dira qu’elle avait des pulsions suicidaires ; le vide l’attirait… Quand elle sentait ces pulsions venir, elle me prenait dans ses bras et nous descendions les escaliers à toute vitesse jusqu’à ce qu’elle aille mieux.

Il y a des années un jour que ma mère et moi nous baladions à Montmartre, un artiste a dessiné la silhouette de nos visages.

J’ai huit ou neuf ans. C’est l’été et nous sommes en vacances en Espagne. C’est joyeux l’Espagne, et mon père est avec nous ! Malgré tout, ma mère s’écroule peu à peu. Elle n’arrive plus à rester debout plus de cinq minutes sans perdre connaissance. Personne ne sait pourquoi y compris les médecins. Je tiens la main de mon père tandis que nous marchons sur le petit port. Je me demande ce que je pourrais faire pour le réconforter.

Se dire, respirer et sentir son corps

J’aide l’autre à aller mieux. Je l'ai fait du plus loin que je me souvienne. Et je danse. Ces deux-là sont le sens de ma vie. J’ai mis du temps à le savoir, à l’accepter. Il a d’abord fallu que ma mère commence son propre chemin de guérison, quelques années après l'Espagne. Ensuite, elle m’a prise par la main, lorsque j’étais jeune adulte, pour que moi aussi je cicatrise les traumatismes et blessures transmis par le sang. J’ai dû aussi me libérer de mon besoin d’être ce que mon père voulait que je sois—employée dans une grande entreprise. Et puis la vie a une façon de vous pousser à vous rapprocher de qui vous êtes au plus profond. Vous avez remarqué ? Dans mon cas, l’univers a mis deux cancers sur mon chemin, à dix ans d’intervalle. Ils ont fini par m’aider à trouver le sens de ma vie !

J’ai même créé mon propre style de thérapie holistique, Yoga for Renewal. Si vous êtes prêt(e) à tenter quelque chose de nouveau sur votre chemin de guérison, donnez-moi la main et rejoignez-moi pendant une séance individuelle ou la retraite de yoga que j'organise en Picardie cet été.  Quelque soit la formule, il y a un espace pour vous dire et un espace pour respirer et sentir votre corps. “C’est cette combinaison-là qui aide à  guérir”, dit ma mère. Elle sait. Elle a fait l’énorme travail nécessaire pour panser ses blessures et apprivoiser ses démons. Ma mère, c'est mon héroïne.

Vous vous séparez de votre ancienne « peau » ? La yoga thérapie peut vous aider

Barcelone-1992

En parlant de changement de peau... Eté 92 à Barcelone pendant un road trip à la "Thelma et Louise" avec mon amie Emilia. Nous avions conduit de Paris à Barcelone, puis de Barcelone à Nazaré au Portugal. Une bouffée de liberté au milieu de ma (courte) carrière à Disneyland Paris.

A chaque fois que vous faites l'expérience d'un grand changement, c'est comme si vous changiez de peau. La yoga thérapie peut aider dans ce processus qui peut être parfois chaotique. Voici comment.

Est-ce que vous avez déja eu la sensation de vous séparer de votre “peau émotionnelle” ?

Changer de peau n’est pas négatif. Ce processus fait partie de la vie. Attendre un enfant, s’installer dans un nouveau pays, vivre après la perte d'un conjoint, se remettre d’une opération… Je vois beaucoup de gens changer de peau autour de moi.

Je suis, moi-même, à nouveau au beau milieu de ce processus. Plusieurs évènements m’ont fait me séparer de mon ancienne peau : la perte récente de ma professeure de yoga, mon travail sur les fondements de mon propre style de yoga thérapie, une relation qui m’a poussée à définir plus clairement mes limites, et la prise de conscience que j’ai fait les bons choix de vie ces dernières années malgré la désapprobation de personnes importantes dans ma vie.

Plusieurs choses m’aident dans ce processus du “grandir”.

D’abord, j’ai la chance de pouvoir me confier à des personnes capables d’écouter. Partager ce que je suis et ce que je vis avec quelqu’un en mesure d’écouter avec son coeur est un des facteurs de guérison les plus puissants que je connaisse.

Ma pratique du yoga est aussi une puissante alliée. Tôt le matin, je prends du temps sur mon tapis de yoga dans mon studio, à mon domicile, à Atlanta. A chaque fois, la combinaison de la respiration yogique avec des mouvements simples opère sa magie. Comment est-ce que je me sens à l’intérieur de ma peau ? Est-ce que je me sens en congruence avec moi-même, jusqu’à l’intérieur de mes cellules ? Suis-je honnête, en paix avec moi-même ? Comment est-ce que je peux amener la respiration profonde et de l’espace à l’intérieur de cette douleur dans le bas du dos ? Qu’est-ce que cette douleur dit qui peut m’aider ?

Si vous aussi, vous vous séparez de votre ancienne peau, je vous invite avant tout à prendre pleinement conscience que vous êtes au milieu de ce processus. Changer de peau n’est pas rien.

Une fois que vous aurez pris conscience que vous changez de peau, peut-être déciderez-vous de vivre cette expérience seul(e) ou d’aller chercher de l’aide. Si vous voulez de l’aide, je vous invite à vous joindre à moi pour la série de six cours hebdomadaires de yoga therapie que j’enseignerai tous les mardis soir à partir du 20 février et jusqu’au 27 mars à Terminus Chiropractic dans le coeur du quartier de Cabbagetown à Atlanta.

J’ai créé cette série de façon à vous proposer les outils qui m’ont aidés et continuent de m’aider dans mon chemin de vie. Nous commençons chaque cours (d’1h45 chacun) en cercle où je pose une question qui invite à l’introspection, par exemple “quel a été votre plus grand défi cette semaine” ? Après que nous ayons tous répondu—ou pas-- à la question, je vous guide dans un cours de yoga qui vous aide à écouter votre corps, à aller dans la relaxation profonde et “à dissoudre les schémas répétitifs de peur et d’anxiété qui se fixent dans le corps sous forme de tension et de douleur”, comme disait ma professeure de yoga, Aline Frati.

J’éspère que vous vous joindrez à moi. Ce serait un honneur de vous accompagner sur le chemin de votre prochaine peau.

 

Un dernier au revoir à Aline

Portrait-Aline

Je demandais, un jour, a Aline : "Est-ce que tu considères que tu enseignes un yoga thérapeutique " ? Voici ce qu'elle m'a repondu : "non, cette approche est pour tout le monde. J'enseigne le yoga de la non-dualité qui nous permet de retrouver notre vraie nature, au-delà de tous les conditionnements".

Chaque respiration, chaque pose dans lesquels je guide les personnes qui assistent à mes cours sont inspirés de l'enseignement de ma professeure, Aline Frati. Aline nous a quittés le 2 janvier. Hommage.

 

Aline Frati, ma professeure de yoga, nous a quittés le 2 janvier. Elle vivait à Paris.

Il se trouve que j’étais à Paris lorsqu'Aline est partie. J’allais prendre l’avion de retour pour Atlanta le jour où la cérémonie religieuse donnée en sa mémoire devait avoir lieu. Tôt ce matin-là, Delta a annulé mon vol me permettant ainsi d’être présente à la commémoration qui se tenait  au Père Lachaise, le cimetière le plus visité au monde.

Après l’office religieux, Barbara, une autre élève d’Aline, et moi avons décidé de traverser le cimetière jusqu’à la station de métro du Père Lachaise. Sur notre chemin, nous avons rencontré un homme—un des ces titis parisiens plein de gouaille—qui connaissait le cimetière comme sa poche. Il nous a guidé à travers les tombes de personnalités connues jusqu’à celle de Jim Morrison, juste avant de disparaître comme dans un nuage de fumée. Je ne sais pas vous mais, moi, je crois aux signes.

J’ai écrit quelques lignes sur Aline que j’ai lu à sa famille et ses amis. Je sais qu’Aline aurait aimé que je les partage avec vous sur mon blog. Alors les voici. Namaste.

Découvrir le yoga avec Aline a changé ma vie. Elle m’a soutenue tout au long de mon chemin.

Aline enseignait le yoga le plus thérapeutique que j’ai jamais connu, loin de la pratique que l’on rencontre dans les studios de yoga en France comme aux Etats-Unis ou je vis. Aline voulait, par dessus tout, développer notre capacité à écouter notre corps, sans jugement. Elle disait aussi de son approche : “il s’agit de dissoudre les schémas répétitifs de peur et d’anxiété que nous avons expérimentés depuis l’enfance et qui se fixent dans le corps sous forme de tension et de douleur”.

Son art, c’est dans ses stages à l’Abbaye de Saint Antoine dans le Vercors qu’Aline l’exprimait le plus pleinement. Pendant l'une de ces retraites, elle m'avait expliqué :“C’est la qualité de présence du professeur, pas la technique, qui aide la personne à s’harmoniser”.

Merci, Aline, pour ce que tu m’as transmis. Merci d’avoir été une amie précieuse, un guide, une lumière vers ce que je suis au plus profond de moi. Comme quand tu étais parmi nous, je vais continuer à te demander de l’aide pour me guider dans la yoga thérapie et construire sur la base de ce que tu m’as enseigné.

Ton amie, pour toujours,
Elisabeth

 

 

 

Chaque été de 2005 à 2016, Aline organisait une retraite de yoga d'une semaine dans l'Abbaye de Saint Antoine (11e siècle) dans un village du Vercors. L'enseignement d'Aline allié avec la beauté de l'abbaye où vit une communauté chretienne qui héberge des stages de développement personnel, ont reveillé mon âme et m'ont permis de mieux comprendre l'enseignement de ma professeure. 

Aline (assise au centre) et nous, ses étudiants, à l'abbaye pendant la retraite de l'été 2008.

 

« La Puissance de la Joie »

KarenJanetSarahAndI-Cropped

Mes presque trois ans passés en Angleterre pendant mon enfance ont été un grand moment de joie.

Un livre sur la joie, un sentiment profond et intense lié à l’accomplissement de la vie, est devenu ma bible. Voici les commandements de la joie, selon l’auteur, le philosophe Frédéric Lenoir.

Quand j’étais chez ma mère dans la région parisienne le mois dernier, j’ai retrouvé un livre que j’avais lu un an avant.

Je l’avais acheté dans la petite librairie de la ville où ma mère habite. J’ai su que c’était un livre pour moi rien qu’en lisant le titre : « La Puissance de la Joie » (traduit en anglais sous le titre, Happiness, A Philosopher’s Guide). Je venais de perdre mon père tandis que je me remettais d’un cancer du sein et que je divorcais.

Le livre a été une véritable révélation.

L’auteur, Frédéric Lenoir, est un philosophe francais, sociologue et conférencier spécialisé dans l’histoire des religions et la spiritualité. Ce sont des sujets qui l’intéressent depuis longtemps. Lorsqu’il était jeune adulte, il est presque devenu prêtre avant de s’apercevoir que ce n’était pas sa voie.

Le livre est un voyage qui nous fait découvrir la manière dont les grands penseurs et les figures spirituelles ont, à travers l’histoire de l’humanité, défini la joie et comment la cultiver. Beaucoup de choses dites dans ce livre résonnent en moi. Voici celles qui m’ont le plus marquée.

Joie et plaisir

D’abord, Frédéric Lenoir distingue joie et plaisir. Le plaisir est toujours lié à un élément extérieur et, souvent, de courte durée. Le week-end dernier, j’ai diné avec des amis. Nous nous sommes régalés autour d’un repas fait maison, nous avons dansé, parlé et ri. C’était un vrai plaisir sur le moment. Maintenant, c’est fini. 

L’auteur explique que la joie est un état d’être, pas une émotion. Nous développons notre joie quand nous nous sentons en harmonie. C’est une « construction intellectuelle » nous dit Lenoir. La joie est une émotion profonde et intense qui touche notre corps et notre âme. La joie nous dépasse en quelque sorte. Elle peut être stimulée par l’extérieur mais c’est surtout de l’intérieur qu’elle provient. Selon Lenoir, nous pouvons ressentir de la joie à tout moment, même pendant un deuil ou les autres peines de l’existence.

Etre présent

Etre présent est l’un des éléments fondamentaux de la joie. Etre attentif à ce que nous sommes en train de vivre, que ce soit une marche dans la nature ou lorsque nous jouons avec nos enfants ou encore lorsque nous écoutons un ami. L’autre matin, je faisais des salutations au soleil face à la fenêtre de mon petit studio de yoga lorsque j’ai vu le soleil se lever. Il était d’un mélange de rouge, rose et jaune éclatant. J’étais présente au flux de l’énergie que créaient mes mouvements. J’étais remplie d’une vitalité nouvelle, consciente que je faisais mes salutations au soleil en synchronisation avec la nature.

Reconnecter avec mes racines italiennes en juin dernier lors d’un voyage en Italie a été une grande source de joie. J’y ai déposé la souffrance qu’a vécu ma mère lorsqu’elle était enfant, pour me réconcilier avec mon italianité.

Lenoir nous parle aussi de Baruch Spinoza, le philosophe hollandais du 17e siècle, véritable champion de la joie. C’est lui qui a réfléchit le plus sur cette émotion. Le penseur est arrivé à la conclusion qu’à chaque fois que vous grandissez en direction de ce que vous êtes profondément, vous expérimentez la joie. De la même manière, à chaque fois que vous vous éloignez de toute chose qui ne correspond pas à votre nature profonde (un travail qui n’est pas pour vous, une relation toxique, etc.), vous vous rapprochez de votre joie.

Aller dans la fluidité de la vie

La joie de vivre vient aussi lorsque nous sommes en lien avec les autres. Une fois que nous faisons un travail personnel qui nous aide à connaitre notre nature profonde et nos besoins profonds, nous dit Lenoir, les personnes qui sont bonnes pour nous viennent à nous. Nous pouvons alors faire l’expérience et profiter pleinement des autres,  d’une maniére qui est bonne pour nous.

Enfin, Lenoir nous dit de lâcher prise et d’aller dans la fluidité de la vie. Une difficulté que l’on ne peut pas changer surgit dans notre vie ? Lâchez prise et dites « oui » à la vie en acceptant la situation telle qu’elle se présente. Puis, dirigez-vous là où la vie vous mène.  Pour moi, faire partie de la Women’s March le 21 janvier dernier à Atlanta en protestation contre l’élection du nouveau président des Etats-Unis et les idées qu’il représente, ensemble avec des centaines d’autres villes dans le monde, m’a procuré une joie profonde.

La Women’s March à Atlanta le 21 janvier dernier.

Et vous ? Comment créez-vous votre joie ?